Alicia Long

L’œuvre d’Alicia Long est caractérisée par un vocabulaire de gestes répétitifs imprégnés de savoir-faire artisanaux : la réitération des coups de marteau en dinanderie, la récurrence des formes en calligraphie, le rythme des croisements en tissage. Elle est pleine de gratitude envers ses enseignants lorsqu’elle revient sur son parcours à l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art (ENSAAMA Olivier de Serres) : « Au travers des regards de mes professeurs, Fred Barnley, Thomas Libé, Mik Poullard et Elie Hirsh, j’ai été imprégnée d’une sensibilité créative résidant dans l’amour du geste et de la matière. Je garde, des années passées à leur côté, toute la joie et la générosité qu’ils ont su apporter dans leur transmission. Ils ont su faire lien au sein des différentes générations de l’atelier métal et de nombreuses amitiés sont nées de la joie partagée autour de ce savoir-faire. »

Pour l’exposition ARTBALISE, Alicia Long a réalisé un tissage avec des fils blancs et des rubans noirs. D’abord énigmatique, le tramage finit par se révéler : il s’agit d’un message codé en morse qui dévoile un poème constitué comme une accumulation des ressentis de l’océan. Cette parole maritime transpose visuellement, par le rythme des traits et des points, des traces et des liens, un flux désordonné d’expériences sensibles que pourrait avoir vécu la mer. Lorsqu’elle était stagiaire de Fred Barnley en dinanderie, elle a participé à l’élaboration de Sentinelle, grande bouée exposée sur les estacades du Port-musée, dont le signal lumineux est activé par les vents du Port-Rhu.

Depuis qu’elle est sortie diplômée de l’ENSAAMA, Alicia Long n’a plus d’atelier métal. Loin d’être un obstacle, ceci lui permet d’explorer de nouvelles techniques, inspirées de la vannerie et de la calligraphie. Elle a également ouvert une maison d’édition avec un collectif d’artistes en Belgique, pour lequel elle crée des illustrations et participe au graphisme, lui permettant d’allier littérature et métiers d’art. Son ambition est de poursuivre dans cette voie en ouvrant un lieu culturel associatif à Bruxelles pour y faire des ateliers d’artistes et des événements.