Le parcours

C’est une exposition à plusieurs portes d’entrée : une entrée technique, celle de l’instrumentation et de la technique, une entrée geographique, celle de la conquête des différentes mers ; une entrée civilisationnelle celle de conception du monde et de l’espace, que traduit la cartographie

Cinq escales jalonnent ce parcours, qui reprend les grands rythmes de l’expansion européenne :

  • La période antique, greco-romaine, centrée sur la méditerranée. Dans cet espace partagée par plusieurs civilisations avancées, les grecs puis les romains balisent par leur connaissances mathématiques, leur observations astronomiques les pistes cartographiques du futur.
  • Le développement du réseau commercial et maritime dans l’océan Indien. Principalement maîtrisé par les pilotes arabes, elle inscrit dans la durée et la régularité des relations entre l’Afrique de l’Est et l’extrême Orient. Leurs navigations, appuyées sur une lecture fine du ciel et des étoiles seront les prémices des observations régulières et systématiques des astres à venir.
  • Les voyages dits de grandes découvertes aux XVe-XVIIe siècles et les bouleversements conceptuels et instrumentaux de la Renaissance et des temps modernes : La découverte du monde et la révolution Copernicienne bouleversent la géographie et la vision du monde des hommes de la Renaissance, tandis que se perfectionne l’instrumentation astronomique et celle du bord.
  • La course vers la longitude à partir du XVIIIe siècle et la découverte de son secret, en lien avec le développement de la science astronomique et des précisions instrumentales vont permettre l’émergence d’une cartographie marine de grande précision. Cette maîtrise de l’espace et du positionnement sera à l’origine de la conquête par les européens des mers du sud. Dans le Pacifique Sud, nouvellement conquis, ils auront la surprise d’être confrontés à des techniques polynésiennes non mathématiques mais pourtant d’une très grande efficacité.
    L’arrivée au XXe siècle des ondes radioélectriques, utilisées pour le repérage des navires. Le radiogoniomètre du début du XXe siècle laisse la place aujourd’hui au GPS, tandis que les radars, et les cartes numériques peuplent les passerelles et les postes de commandement de multiples écrans, véritables murs pour des marins qui semblent peu à peu s’éloigner des éléments par le biais de la technologie. L’ensemble des mers semble maîtrisée et le positionnement des navires se calcule à l’aide de satellites, étoiles artificielles conçues par l’homme et disposées en réseau. L’enjeu n’est plus tant pour les navires de déterminer leur route, que de pouvoir être repérés à tout moment, dans le flux incessant des navires de commerce.

Ainsi se dessine une vaste épopée, celle d’un développement technique et conceptuel progressif, mais non point exempt de soubresauts. C’est une invitation faite à l’Ulysse qui est en nous, à l’heure où la géolocalisation semble aussi simple qu’une pression sur une touche, à suivre le cheminement de l’esprit et de l’ingéniosité humaine. C’est aussi le support à une réflexion propre à chacun, sur les sciences et les techniques, les facultés de s’emparer de son environnement grâce à l’observation scientifique ou empirique.