Un sujet au cœur de l’actualité

Depuis peu, l’impact de la conteneurisation fait l’objet d’une prise de conscience relayée dans les librairies, les magazines et sur les ondes. Objet discret, usuel, à vocation utilitaire, le conteneur est en réalité partout. Cette boîte métallique XXL achemine matière première et bien manufacturé tout autour du monde, elle envahit les quais des ports de commerce et les plate-formes multimodales, et se décline aujourd’hui dans l’habitat, la construction modulaire et nos cadres de vie.
De quoi le conteneur est-il le symbole ? D’une économie mondialisée, hyperconnectée, boulimique et avide de produits manufacturés. C’est cette constatation que Marc Levinson met en évidence dans son essai (publié en 2008 aux Etats-Unis et traduit en français en 2011) qui s’est imposé comme un best-seller de l’histoire économique.

Une scénographie originale et audacieuse

Originale, la scénographie s’applique à une mise en adéquation entre le sujet, la conception mobilière, la mise en son et en lumière. Ainsi l’équipe du musée a-t-elle jouée sur les différentes déclinaisons du concept de la boîte. Créant ainsi une ambiance architecturale entre caissons en bois et caisses métalliques que souligne un dispositif de créations sonores et visuelles. Le visiteur est emmené dans une mondialisation en mutation où la fluidité et le temps s’accélèrent, jusqu’à s’interroger sur son avenir.

Une sculpture qui en dit beaucoup

Au cœur de l’exposition, une composition LEGO® de 2 x 4 mètres, réalisée par l’association Festi’briques, va venir illustrer l’évolution des bateaux et des espaces portuaires. Cette installation surprenante fait écho à de multiples interprétations : un empilement de briques rectangulaires aux dimensions standardisées, l’acheminement de marchandises à travers le monde.
Cette représentation, d’un quai de terminal conteneur avec parc de stockage, portique de manutention et porte-conteneurs en escale, sera associée à une captation de sons du port du Havre. Il s’agit de présenter un modèle idéal d’un quai à conteneur aujourd’hui mis en lien avec la réalité auditive d’un grand port contemporain.

Le patrimoine des compagnies maritimes françaises

L’association French Lines, dépositaire du fonds historique issu des collections de la Compagnie Générale Transatlantique, de la Compagnie des Messageries Maritimes et de la CGM, ouvre son fonds témoin de 150 ans d’histoire de la marine marchande. Documents d’archives, photographies, films, enregistrement audio et maquettes de navires sont autant de sources pour donner à voir l’incroyable impact de l’arrivée du conteneur dans l’histoire du XXe siècle.
Entre autres objets, documents et archives, un ensemble de maquettes exceptionnelles classées monument historique de la Compagnie Générale Maritime raconte les transformations des navires de charge, du cargo au porte-conteneurs. Les témoignages oraux collectés auprès des acteurs du secteur donnent également à entendre ces changements profonds et leurs répercussions sur le quotidien des hommes.

Un dialogue entre patrimoine et regards contemporains

Le photographe maritime, Gildas Hémon, a reçu « carte blanche » pour apporter son regard sur le monde de la conteneurisation aujourd’hui. Ces images actuelles, prises au Havre, à Brest et à Saint-Nazaire jalonneront l’ensemble du parcours. Véritable exposition dans l’exposition.
La conception graphique du visuel  et de la charte est une création d’Alain Le Quernec et Carolina Rojas du Studio ALQ de Quimper.